Pourquoi je suis Grecque...

06/07/2015 00:05

« De son berceau de brume à peine avait paru Aurore aux doigts de rose… » (Homère)

 

Je suis grecque, tout d’abord, parce que j’ai de lointaines origines grecques.

Je suis grecque, parce que je porte un prénom grec.

Je suis grecque parce que j'ai étudié de façon approfondie le grec ancien dans mes études normaliennes à la rue d'Ulm.

 

Mais je suis surtout grecque, parce que la Grèce porte l’âme de tous les peuples d’Europe.

Parce qu’Europe, elle-même, est une figure de la mythologie grecque.

 

Parce que la Grèce a encore une âme, et qu’elle l’a montré ce 05 juillet 2015, en réhabilitant le pouvoir direct du peuple. 

Vox Populi, Vox Dei…

 

La démocratie est ce pouvoir souverain du peuple, dont la Grèce avait théorisé les plus grands ennemis il y a plus de 2500 ans : oligarchie, ploutocratie, tyrannie, démagogie, sophisme, ochlocratie etc.

 

L’Humanité est en dette morale, philosophique et spirituelle envers la Grèce.

Mathématiques, Philosophie, Démocratie, Histoire, Géographie, Thérapie, Rhétorique, Logique, Biologie, Physique, Métaphysique, Chimie, Alchimie, Géométrie, Psychologie, Astronomie, Astrologie, Poésie, Mythologie, Musique, Théâtre, Architecture, Harmonie, autant de concepts, et d’autres encore, nés en terre grecque pour penser l’existence humaine et lui conférer une dimension supérieure.

Homère, Hésiode, Démocrite, Héraclite, Parménide, Euclide, Pythagore, Aristote, Hippocrate, Socrate, Platon, Isocrate, Eschyle, Euripide, Sophocle etc.

Tant d'hommes illustres sur une si courte période.

 

La démocratie est née le jour où, à Athènes, Solon annula les dettes des pauvres envers les riches.

 

Le héros grec, et ce fut l’illustre choix d’Achille, préféra toujours agir pour l’immortalité plutôt que pour sa satisfaction immédiate.

 

Telle est la grandeur éternelle de la Grèce, et aujourd’hui nous pouvons dire, avec Moustaki : « le vent de l’Histoire a tourné… près de la Méditerranée ».

 

Et, pour revenir à notre sujet d’étude, le harcèlement, rappelons simplement que l’idéal de liberté n’a pas de prix, et que toutes les représailles qui pourraient s’accomplir au nom d’un pouvoir tyrannique n’atteindront pas leur but si les individus résistent, au chantage, à la menace, à la peur, à l'intimidation, à la corruption, à la manipulation.

 

Mais oui : il faut du cœur, de l’honneur, et du courage.

 

Nota Bene :

Sur les termes conceptualisés par les Grecs anciens au sujet de l'exercice du pouvoir et de la rhétorique :

La démocratie est le gouvernement du peuple.

L'ochlocratie est le gouvernement de "la masse", la foule indifférenciée, non éduquée.

L'oligarchie est le gouvernement d'un petit nombre d'arrivistes.

L'aristocratie est le gouvernement des meilleurs, de l'élite.

La ploutocratie est le gouvernement des riches.

La tyrannie est le gouvernement injuste d'un seul.

La monarchie est le gouvernement d'un seul.

L'anarchie est l'absence de gouvernement.

 

La démagogie est la propension à "conduire le peuple" en le manipulant par des discours.

Le sophisme est le "faux raisonnement", qui a l'air d'un vrai : c'est un raisonnement manipulateur, qui s'oppose au vrai raisonnement, logiquement impeccable, qui s'enracine dans des syllogismes.

 

 

Ariane BILHERAN, écrivain.